Crise satanitaire
Tous unis en une même prémisse : le complotiste délire
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Préambule sur l'auteur de ce texte : Pour qui se prend-il ? D'où parle-t-il ? Et de quel droit ?
Ne tournons pas autour du pot, il est bourré de conflits d'intérêts : en particulier avec des échangeurs de graines et de boutures du Val de Marne, promouvant le développement de la biodiversité dans des jardins comestibles goûteux, beaux et foisonnants ; ou encore avec ses voisins roumains, juifs et portugais, avec qui il échange des baies de cornouilles, de goumi, d'amélanches, aronia, sureaux, et autres gourmandises antivirales, ainsi que des outillages de jardin non-motorisés qui gonflent pas le reste du voisinage; ou enfin et surtout, avec son lapin, son chien et son chat dont les déjections constituent un fertilisant organique hors pair pour leur matière azotée.
Ces pratiques sectaires d’ayatollah vert à haut potentiel terroriste, constituent en outre un cruel camouflet pour les intérêts de l'industrie pétro-pharmaco-chimique, et dénotent une absence complète de compassion pour le marché capitaliste de la tronçonneuse et de la tondeuse à gazon. Quel cynisme !
Il n'a par ailleurs aucune légitimité universitaire à faire prévaloir, compte bien une bonne vingtaine de lecteurs sur son site aux pics historiques d'affluence, n'a plus regardé BFM-TV depuis 6 ans et demi et un ultime édito de Christophe Barbier, bosse pour peanuts mais avec joie auprès d'ados handicapés au sein d'un dispositif Ulis, n'a à signaler aucune chronique hebdo ni sur KTO ni sur Radio Notre-Dame où il n'a d'ailleurs jamais été invité, sauf pour un entretien d'embauche qu'a fort heureusement complètement foiré il y a 15 ans, et enfin, comble de l'indigence et de l’obscurantisme, a son compteur numérique de doses vaccinales désespérément bloqué à 0. Pour situer le niveau de performance, c'est juste une de moins que le nombre de buts de Messi en Ligue 1 cette année.
Chacun en conviendra donc à la vue d'un CV aussi consternant : il a tous les arguments, non pour expliquer les pathologies du système immunitaire, mais pour apporter ci-dessous sa contribution à un assaut collectif qui ne fait que commencer, entièrement tourné vers une seule et unique cible : l'intimidation permanente du langage asséné par le clergé politico-sanitaire, que nous subissons tout particulièrement depuis deux ans, relayé par celles et ceux qui ont fait le choix d'être ses petits porte-paroles ou de lui offrir leur silence.
Depuis début 2020, on observe, on écoute, on s'informe et on prend des coups sur la tronche. Maintenant on passe à l'attaque. Non par fanfaronnade puérile, mais parce que parler n'est pas un droit que les autorités nous accorderaient gracieusement tant qu'il ne dépasse pas les bornes de l'acceptable, mais un droit que l'on s'arroge en personnes et en citoyens libres, pour franchir l'étouffante muraille de leurs mensonges, et retrouver l'air et l'horizon.
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Une femme apportait récemment son témoignage de sous-citoyenne qu'elle est devenue au regard de la législation française.
Cette mère de famille, opticienne de son état professionnel, expliquait comment et par quelles nouvelles habitudes, elle allait tenter de réorganiser sa vie de famille, privée qu'elle est désormais d'accès à un certain nombre de lieux publics, en attendant les prochains, pour lesquels le sésame d'un passe vaccinal est dorénavant exigé dans notre pays en 2022.
L'émotion même qui la saisissait depuis ses tripes, son évidente détermination à assumer les conséquences de son choix, pour elle même, pour l'avenir de ses enfants, en disaient très long sur ce qui était engagé en son for intérieur, et à travers elle en celui de tant d'autres personnes, dans son refus convaincu et viscéral d'adhérer au récit sanitaire officiel et ses injonctions moralisantes, martelées sans répit depuis deux ans :
Infiniment plus qu'un unique choix de santé, sur lequel on s'efforce de fixer tous les regards et attentions, afin d'anesthésier toute conscience personnelle et collective des orientations politiques, anthropologiques et spirituelles qui se jouent en ce point de bascule, d'une crise qu'on appelle 2000 fois par jour sanitaire pour que ne puisse être reconnue et nommée tout autrement son effrayante nature.
Par cette femme, on est placé face au gouffre d'une question sans réponses unilatérales possibles : pourquoi, par quelle liberté intérieur, a-t-elle fait ce choix, sans doute à la fois instinctif et en pleine conscience, quand d'autres, parfois au profil très proche du sien, ne l'ont désespérément pas fait ?
Nuit sanitaire
Cela fait deux ans en effet que le monde entier a basculé dans un totalitarisme bio-politique, qui exclut socialement et symboliquement ceux qui refusent de se soumettre à ses injonctions paranoïaques, qui n'ont pas plus l'intention de devenir des petits flics sanitaires auprès de leur prochain ("sur le nez le masque, Monsieur!"), que de présenter sagement un passe vaccinal qui justifierait leur droit d'aller au ciné ou de boire un verre en terrasse, tout en se contrefichant que d’autres, donc, ne soient plus détenteurs d’un droit aussi élémentaire.
Ce qui prend forme s'appelle un apartheid sanitaire, officiel, inscrit dans la durée et dans le droit.
Et l’ « urgence », ici « sanitaire », est toujours l’élément de langage paralysant qui justifie qu’on en arrive là, et qui suppose qu’on y consente sans moufter.
Dans ce nouveau monde de la lâcheté, nous sommes désormais sommés d'avaliser sans rechigner chaque étape de notre déshumanisation bio-numérique, et mieux encore, de la trouver finalement assez désirable et fort pratique.
Faut savoir vivre avec son temps.
A ciel ouvert, sous nos yeux, le sujet totalitaire idéal défini par Hannah Arendt : précisément pas une crapule sur-idéologisée, mais tout au contraire le plus souvent, une personne bien, vraiment bien, dépolitisé, ayant perdu au fil du temps, toute capacité de jugement critique, le rendant malléable à merci, renonçant à se forger les armes intellectuelles et spirituelles qui le protégeraient des plus sournoises ruses de la manipulation politique, qui lui donnent des pires saloperies politiques en germe toutes les apparences d'un bien et d'une urgente nécessité pour tous.
Le sujet totalitaire idéal est donc sincèrement convaincu, pour son bien et pour le bien de tous, que tel est l'enjeu : lutter tous ensemble contre le virus, prendre les bonnes dispositions sanitaires à cet effet, préconisées par des autorités sanitaires qui certes peuvent parfois se tromper comme tout le monde, mais qui ont quand même les compétences et les infos qu'on n’a pas et dont les objectifs ne peuvent pas être autre chose que de résoudre cette crise sanitaire. Et qu'ainsi, une fois ce mauvais moment passé, nous retrouverons notre pleine liberté, et la vie d'avant.
Je me souviens d'une personne, au moment des premières mesures de confinement en mars 2020, m'assurant déjà, sans être effleuré par le trouble, que toutes ces restrictions étaient certes désagréables pour tout le monde, mais qu'elles étaient nécessaires et évidemment provisoires.
Quand on a cru cela, on est déjà prêt pour accepter sans broncher la suite du menu. Puis quand on a accepté avec tant d’insouciance de présenter son passe sur son smartphone pour pouvoir aller bouffer tranquille au chinois en bas de l'immeuble, on est déjà fin prêt mentalement pour la très prochaine étape de la micro-puce sous-cutanée, contenant toutes les infos relatives à notre état sanitaire d'esclave volontaire.
En attendant la suivante...
Chouette. Y'aura moins de temps d'attente à l’entrée du Parc Astérix pour toute la famille.
Faut-il vraiment se battre pour notre liberté, notre dignité, notre humanité, quand un abonnement vaccinal à vie nous garantit légalement de pouvoir comme avant et le plus longtemps possible, continuer de placer au coeur de notre existence nos chers petits plaisirs consuméristes ?
S'accrocher à notre ronron matérialiste, plutôt que d'envisager au prix de certains renoncements une transformation, une ouverture existentielle de nos vies, dont de telles circonstances sont par excellence l'occasion, ne vaut-il pas que tête sous terre, on fasse l'autruche au sujet des rafales de doses de Pfizer et Moderna ?
J'avoue avoir été pris d'angoissants vertiges, voyant le nombre de personnes dont je connais la sensibilité, les élans de générosité dont ils sont capables, répondre au doigt et à l’oeil à chacune des nouvelles consignes gouvernementales prétendument sanitaires avec une déconcertante docilité, et dont on finit par se dire qu'ils n'auraient pas grand chose à objecter à la perspective peut-être proche d'un système de crédit social à la chinoise, lui trouvant même vite de très nombreux avantages.
Ne nous y trompons pas concernant ce sujet totalitaire idéal : quand un récent sondage montre que 74 % des électeurs de LREM (51% pour l'ensemble des français!!) trouveraient justifiée la fin de la prise en charge de l'hospitalisation des non-vaccinés, on se dit que la perte du jugement critique est une "excuse" qui tient un temps, mais qui, sans sursaut très rapide, peut vite glisser vers la franche saloperie.
Puis on apporte sa caution à quoi, ensuite ? Jusqu’à quelle limite apportera-t-on sa caution politique à cette ignominie en cours ?
Chacun assumera ce qu'il a dit, ce qu'il a pensé et ce qu'il a fait.
On peine à imaginer que quelques benêts nous expliquent avec le ton du sérieux que le refus égoïste de la vaccination est un symptôme de l'hyper-individualisme occidental...
Parias tout désignés, donc : ceux à qui on a tenté, mais sans succès, de vendre la fable de leur civisme, de leur altruisme, de leur sens des responsabilités et de leurs efforts sanitaires, ce qui les aurait aidé à boire la tasse de leur défaite, celle de consentir à être traité comme une vache au milieu d'un troupeau de vaches bien rangées et sous bon contrôle sanitaire.
Pour ne pas avoir avalé la pilule, la glorieuse légion d'honneur de l'emmerdement présidentiel est donc promise aux désormais citoyens de second rang.
Cela fait plus d'un an qu'avec une violence symbolique et une puissance d'intimidation propre à des régimes qu'on avait cru à grand tort réservés à d'autres temps ou à d'autres contrées que les nôtres, une campagne mondiale d'expérimentation vaccinale est menée tambours battants, au mépris du code de Nuremberg, faisant voler en éclat tous les cadres légaux et principes limitatifs des protocoles expérimentaux, sous le couvert grossier d'une urgence sanitaire sur jouée au delà de toute caricature, qui justifierait cette précipitation criminelle.
Ou comment détruire la médecine concrète et humaine, en la réquisitionnant de force au service d'une fuite en avant politico-pharmaceutique démente.
Combien de généralistes de terrain empêchés de pratiquer la médecine par l'ordre des médecins (!), interdits de traiter des malades du covid aux premiers jours de leurs symptômes, au nom de l'unique cause vaccinale qui vaille, et radiés le cas échéant en cas de fidélité persistante au serment d'Hippocrate ?
Combien de campagnes de désinformation menées jusqu'à la franche pitrerie dans de dites très sérieuses revues scientifiques, destinées à discréditer envers et contre tous les faits ces traitements et leur efficacité, ou dans d'autres pays, comme à Madagascar, l'efficacité de traitements à base de plantes ?
Combien d'épidémiologistes et virologues, avertissant qu'on ne vaccine pas massivement des populations en pleine phase épidémique, et qu'à vacciner, s'il faut vacciner, on vaccine avec des vaccins sur lesquels une communauté scientifique aux poignets libres aurait un vrai recul, en ciblant des catégories de population bien précises, en soignant chaque malade selon ses besoins propres, tout en favorisant l'immunisation naturelle pour les jeunes et pour les "sans risques" ?
Combien d'autres, montrant de la science le visage de sa sagesse et de son humilité, se sont détournés de l'orgueil et de la vanité scientiste, prétendant "vaincre le virus" et tout aléa viral naturel, à grands coups de Blitzkriegs vaccinaux, plutôt que d'interroger la matrice productiviste par laquelle se déploie la plupart des virus depuis 50 ans, en particulier celui-ci, que son origine soit animale, ou de plus en plus probablement labo-humaine?
Au sujet de ces médecins intègres et courageux, on eut droit sans répit à la sale petite musique du dénigrement ; ce sont des gourous, en quête de gloire personnelle sur les réseaux sociaux, des charlatans à la limite de la dérive sectaire!
Le sectarisme institutionnel ne voit que sectarisme en tout ce qui le contredit.
Plutôt qu'en ces "charlatans", sans doute eut-il fallu placer donc notre confiance en ces vrais médecins pas gourous et tellement plus dignes disciples d'Hippocrate, qui comme le professeur Grimaldi se demandent si l'on peut encore vraiment se permettre d'accueillir les non-vaccinés en services de réanimation.
Ou sans doute aussi ceux qui, comme le médecin radiologue Jean-Philippe Masson sur une boucle whatsapp, en appellent à empêcher les non-vaccinés de se ravitailler, bref à les affamer.
Ou les cohortes de médecins corrompus, défilant sur les plateaux télé pour marteler les injonctions gouvernementales, au mépris de la science, non plus en professionnels du soin, mais en moralisateurs sanitaires. Eux, ne risquent pas de se faire traiter de charlatans. Mais au redoutable jour du grand réveil, ces ex-médecins seront les premiers responsables de l'effondrement de la confiance en l'institution médicale.
En eux, nous avons vu mourir la médecine du soin devenue une médecine techno-politique.
Attaque vaccinale
Rien donc n'aurait détourné le regard des Docteur Folamour bornés, fixé sur le seul cap Prométhée, horizon dernier d'une techno science folle, prétendant prendre la place de Dieu.
Une seule solution, la vaccination. A l'attaque!
Du jamais vu : des milliards de doses achetées par les Etats et l'Union européenne via des accords commerciaux des plus opaques, ne laissant planer que des zones d'ombres concernant le contenu de ces doses, signés sur la seule base de garanties scientifiques traficotées on ne sait trop comment, par des labos pharmaceutiques comptant parmi les plus corrompus, les plus manipulateurs de données, et pour cela soumis à des amendes astronomiques lors de la décennie précédente.
Cette opération vaccinale fut d'abord pour eux une revanche, un rebond vital et fort lucratif, mais bien plus encore, la marque de leur prise de pouvoir politique.
Des produits validés à la hâte et dans la plus totale complaisance par des agences de sécurité sanitaire européennes et nationales traversées jusqu'au cou par les conflits d'intérêt, affirmant donc sans aucune surprise que ces "vaccins" sont sûrs, efficaces, selon une balance bénéfices-risques indiscutablement avantageuse.
Puis les agences de presse et les salles de rédaction, consciencieusement installées dans leur rôle du maintien de l'ordre informatif, prenaient le relais à leur tour, sans prendre le temps (faut comprendre, urgence sanitaire oblige) du questionnement critique au sujet des informations que les instances officielles leur fournissaient et qu'elles étaient sommées de vite transmettre à l'ensemble de la population, avec toute la pédagogie nécessaire, dans un esprit positif et rassurant, visant à désamorcer les craintes, qui donc, à la vue du tableau qui précède, ne pouvaient qu'être irrationnelles n'est-ce pas.
On pouvait donc y aller en toute sécurité : le vaccin est sûr et efficace, et le très professionnel souci d'une "vérification des faits" serait consacré à une tâche beaucoup plus urgente : contester mordicus ceux qui en douteraient.
Et puisque, dans la guerre contre le covid, tout est affaire de solidarité, l'échelon inférieur des faiseurs d'opinion se mobilisait et trépignait de faire ruisseler à son tour la bonne nouvelle et de traquer avec zèle le premier faux pas complotiste, chacun depuis le petit poste de pouvoir et d'honorabilité de son blog et de son compte twitter.
Plus d'un an après le début de ce qui doit être appelé une attaque vaccinale, les signaux et études se multiplient de toute part, donnant à voir non seulement la complète inefficacité, la contre-productivité même en terme immunitaire, et fondamentalement la grande dangerosité de ces inoculations obscures.
La corrélation est maintenant établie mondialement, montrant que les plus hauts taux de contamination au covid touchent les pays aux plus hauts taux de vaccination de leurs populations.
La réponse politique à ces alertes scientifiques, tout particulièrement en France ? Une omerta en acier sur les effets secondaires, un coup d'accélérateur d'autant plus appuyé en faveur du jusqu'au boutisme vaccinal et un acharnement en roue libre contre ceux qui y résistent !
Qu'eût-il fallu comme plus démentielles énormités, de A jusqu'à Z, pour qu'au minima un doute général ne s'installe quant à la nature et aux objectifs de cette "campagne vaccinale" frénétiquement menée ?
Car comble final de la dégueulasserie : le déferlement de propagande parvenait à imprimer dans la majorité des esprits que cette clique de grands magouilleurs mafieux, sans être forcément tous des enfants de chœur hein, étaient quand même globalement les pourvoyeurs acharnés à la tâche de notre salut sanitaire, représentants de la science et de la raison, et qu'à contrario, les premiers lanceurs d'alerte, chercheurs, médecins et citoyens libres et imperméables à cette séance d'hypnose collective, incarnaient quant à eux, le refus populiste de la science et de la solidarité sanitaire, l'aigreur et le fantasme complotiste et, toute limite franchie dans l'outrance verbale des références historiques, le "négationisme" (!).
Aux acteurs d’un coup d’Etat sanitaire mondial, le rôle des sauveurs ; Aux résistants citoyens et scientifiques, celui de l’incivisme et de l’obscurantisme.
Le drame est moins ici le façonnage par une oligarchie ultra-déterminée de ce langage pervers procédant d'une inversion radicale du réel dans les mots (il n'y avait rien à attendre d'autre de cette oligarchie forcenée que d'être conséquente avec elle-même et avec ses buts), mais bien plutôt qu'il ait été si profondément et si facilement intériorisé par de si larges pans de la population, y compris par des esprits supposément dotés d'une éducation solide, d'une épaisseur spirituelle ou d'une haute conscience politique critique, qui eût dû fermement les en protéger mais qui ne les en protégea cruellement pas.
Comment cette marche forcée, à l'allure militaire, déterminée à n'être entravée par rien, vers la vaccination universelle de l'humanité, ne pouvait-elle pas en soit servir d'alerte générale en nos esprits ?
Fallait-il être à ce point tétanisé pour ne plus pouvoir comprendre de quoi cet ordre était capable (appelons le capitaliste au sens le plus global y compris métaphysique du terme), structurellement en état de défaillance finale, pour jouer coûte que coûte les dernières cartes de sa survie, pour opérer un dernier grand saut eugéniste et transhumaniste, impulsé en l'intime de nos cellules par une thérapie génique à l'échelle mondiale, qui lui permettrait un peu plus longtemps encore de rester Maître de Tout, décidant de qui serait apte ou inapte, utile ou inutile à son projet ultime de désincarnation du monde, fort de son droit, satanique, de vie et de mort sur l'humanité et tous les vivants ?
Pour reprendre l'expression de René Girard, qui en ce bas monde depuis deux ans, ne voit satan tomber comme l'éclair?
Son obsession rageuse d'une emprise totale sur nos corps, nos esprits et nos destinées, la perversion radicale de ses violences et de ses mensonges, magistralement enrobés dans la doucereuse chansonnette d'un sens du collectif retrouvé en vue du bien commun sanitaire de tous.
Ces pauvres gens trompés qui voudraient tant voir dans leur piteuse soumission à cette déferlante totalitaire l'expression d'un sens noble du devoir et de l'intérêt général, enfin réhabilités.
Être libre de cette emprise ne pouvait à contrario qu'être la marque de l'égoïsme, n'est-ce pas...
Ecraser dans les gilets jaunes toute velléité émancipatrice
Dans le concret politique et dans la situation plus particulièrement française, il me semble qu'on ne peut pas comprendre cette sinistre séquence covid-expérimentation vaccinale, si on ne l'articule pas étroitement au glorieux épisode qui le précède juste, celui des gilets jaunes.
Avec ses tâtonnements et ses limites, ce mouvement populaire fut moins un vaste mouvement revendicatif, qu'une irruption en acte et en parole de la souveraineté populaire, s'affirmant non seulement dans sa dignité mais dans sa résolution à être maîtresse de son destin. Ce ne sont pas les revendications populaires qui font trembler les institutions. Ça fait partie du jeu et elles savent faire le dos rond. Comme elles savent montrer les dents pour siffler la fin de la récrée.
Elles tremblent et menacent de s'effondrer, comme cela ne fut pas si loin d'advenir en décembre 2018, quand les rouages de son emprise s'affaiblissent jusqu'au point critique, quand le peuple commence vraiment à lui échapper, quand il prend conscience dans son expérience de la fraternité concrète qu'il a toutes les armes, l'intelligence, le coeur et toute la compétence pour décider lui-même des choix collectifs qui le concernent, quand un troupeau de décideurs délirants de suffisance se croit investi d'un droit de toute éternité de décider pour lui ce qui est bon pour lui, qu'il le veuille ou non.
Les institutions ont donc un besoin vital que les classes populaires soient infantilisées au maximum afin qu'elles se sentent, comme tout enfant, dépendantes en tout point du bon vouloir et de la protection de papa maman l'Etat.
Pas besoin de faire un gros dessin pour voir la suite... La réactivation de nos peurs les plus archaïques de la mort ressurgissant par cet insaisissable virus, la panique qui fait perdre raison, qui disloque les liens et qui nourrit par instinct de survie le besoin de protection sanitaire et économique des institutions, à nouveau rétablies dans la souveraineté de leur beau rôle protecteur.
Peu importe que cela relève du complot ou d'une instrumentalisation d'une situation historique opportune : jouant de tous les ressorts archaïques de la peur et de la division, la "crise sanitaire" fut d'abord et avant tout une tentative, jusque là en grande partie réussie, de reprise en main psychologique des classes populaires et de l'ensemble de la société par les institutions, pour mettre un terme brutal à leurs velléités émancipatrices.
Il en va de la situation française comme de bien au-delà.
A nouveau placées sous perfusion étatique, les classes populaires étaient vigoureusement appelées à se ranger à nouveau sagement derrière l'Etat, ses consignes sanitaires qu’on ressasse comme à des enfants, ses réformes économiques conformes aux lois éternelles du marché, et ses projets de société, dont la complexité technique justifiait pleinement qu'ils ne soient plus désormais confiés qu'à l'unique et exclusive compétence de la technocratie des experts, dont l'état social, écologique, sanitaire ou psychologique de notre monde en perdition, montre indubitablement en effet à quel point eux et seulement eux, initiateurs, organisateurs et acteurs de la dite catastrophe, savent de quoi ils parlent et savent comment faut faire.
Trouver les solutions efficaces, sérieuses, innovantes, modernes et compétitives pour survivre à la catastrophe générale engendrée par la clique des marchands et experts en progrès technique : une affaire d'experts et d'entrepreneurs, pas de gueux et de rêveurs décroissants.
M'enfin, logique, non ? Nan mais puis quoi encore ?
Résultat (ou objectif) de cette remise au pas : alors qu'au début de la campagne vaccinale, la majorité des français était réticente, plus de 90% de la population est aujourd'hui vaccinée.
Il y a quelque chose de l’ordre de la magie noire dans cette reprise en main sanitaire de la société.
Nous n'oublierons rien des gilets jaunes. Leur joie, leur colère, leur courage, les coups de matraques physiques et médiatiques qu'ils ont reçus et qui en ont défiguré plus d'un, l'extraordinaire espérance qu'ils ont soulevée, la brèche qu'ils ont ouverte et qui fait qu'ils sont plus que jamais encore vivants.
Comme chrétien, j'ai vu en eux un visage incarné du peuple des Evangiles. Nous ne devrions jamais cesser de leur dire merci.
Le storytelling était presque parfait
Quand tout bascula à la fin de l'hiver 2020 puis dans les mois qui suivirent, par expérience directe de ce que l'on était en train de vivre, on pressentit le très gros truc qui dit pas son nom ou on ne le pressentit pas. On douta instinctivement, ou on ne douta de rien. Chacun choisit ou ne choisit pas de privilégier l'information ici plutôt que là, de porter sa confiance plutôt sur tel ou tel discours médical et politique, plutôt que sur tels autres.
Plus les mois avançaient, plus le storytelling semblait tellement bien ficelé, qu'il devenait plus que vraisemblable qu'il ait été soigneusement écrit d'avance. Or, pour qui veut bien s'informer, on sait maintenant qu'il a été écrit à l'avance. Il n'est qu'à lire des longues enquêtes datant d'un an avant l'arrivée du virus pour comprendre que le scénario était écrit, anticipé, préparé dans les moindres détails depuis de nombreuses années et même décennies, au niveau des réseaux inséparablement politiques et économiques de la santé publique mondiale.
Tout un secteur relié par ramifications à de vieux projets eugénistes parfaitement organisés et déterminés à mener à bien une nécessaire politique de stérilisation et de réduction drastique de la population mondiale.
Seul un haut degré de naïveté, d'ignorance ou de complaisance politique nous conduirait encore à ne rien vouloir en savoir, ou alors, sous le mode beaucoup plus raffiné de l'intelligence supérieure qu'aucune fadaise n'atteint, à faire tourner en boucle dans sa tête sa très chic et imperturbable théorie en vogue d'une paranoïa complotiste répondant mimétiquement à la paranoïa institutionnelle, par un tour de passe-passe, au fond très faible mais voué à impressionner le lecteur de Lundi Matin, qui pose en vitesse accélérée comme indubitable, que repérer et nommer l'abyssale folie institutionnelle ne pourrait en soi que relever d'une autre forme de folie symétrique.
Selon notre grand lecteur de Levinas et Heidegger : le monde est fou et ne peut que rendre les individus fous.
Affirmation pour partie vraie d’ailleurs (voir les profonds ravages psychiques occasionnés en cette séquence covid), mais tellement univoque qu’elle se refuse à considérer et à comprendre en quoi l’inverse est dans une importante mesure également vrai : la folie du monde (pardon, la folie première de ceux qui prétendent faire du monde leur jouet) a été tellement mise en lumière en son déchaînement covidiste, qu’elle est paradoxalement en soi un facteur inverse de sursaut existentiel, d’affermissement et de conscientisation politique ainsi que de croissance spirituelle chez de très nombreuses personnes.
Mais pour notre auteur, deux folies s’opposent donc, qui, contre toute apparence "font système", la folie des petits se faisant l'idiote utile de la folie des puissants ; et qu’ainsi nous voilà protégés en la belle théorie, de ces cris de folie, et convaincus une bonne fois pour toutes que toute idée de filiation idéologique et historique possible entre l'autoritarisme sanitaire et le nazisme est évidemment nulle et non avenue, (la preuve irréfutable, Israël s'est précipité le premier sur les vaccins !), un unique fantasme de farfelus, et qu'on a tout bonnement et platement affaire depuis deux ans à la sur activation du bon vieux cynisme économique de Big Pharma voulant s'en mettre plein les poches à la faveur de cette crise, et à rien d'autres qu'à cela, qu'on peut donc fermer et visser à la force de notre poignet conceptuel le couvercle sur ces questions irrationnelles, laisser les masses complotistes bêler leurs folies dans leur coin et revenir, entre nous, à nos savantes études philosophiques et vaquer à notre anti-capitalisme pépère.
"Mais arrête de voir le mal partout", me disais-tu.
Mais non, je ne le vois pas partout. Je le découvre, avec horreur, là où il s'agit de le voir, partout où les rouages de la domination, de l'emprise et du pouvoir sont à l'oeuvre, comme je m'émerveille tous les jours, du bien et des élans d'humanité que je vois là où on les voit plus qu’ailleurs, d'autant plus souvent incarnés en les innombrables personnes qui ne détiennent aucune parcelle de ce pouvoir.
Je ne les idéalise pas. Leurs petites médiocrités sont les mêmes que les tiennes ou que les miennes, mais j'apprends d'eux, voyant leur irrépressible désir d'humanité qui grandit d'autant plus que les puissances de déshumanisation nous attaquent dans notre chair et dans notre liberté.
Quand on préfère ne voir le mal radical nulle part, est-on encore capable de vraiment reconnaître les trésors de bien tout autre part ?
Tout beau, tout neuf, tombé du ciel, un grand et fascinant récit nous fut donc conté depuis deux ans :
Ainsi, un terrible virus qui nous prend soudainement de cours à cause d'un vilain pangolin, des chiffres effrayants et des courbes de mortalité tous les jours martelés à la télé (les procédés de cette manipulation sur les chiffres sera vite débusquée), des images du monde entier d'hôpitaux surchargés et pris de panique (en termes de chiffres, le ministre lui-même finira par avouer qu'un infime pourcentage des patients hospitalisés en 2020 étaient des patients atteints du covid).
L'état d'urgence sanitaire imposait donc des contraintes et restrictions en tout genre, et tout le monde y consentirait par amour du collectif, et justifiait une limitation d'un certain nombre de droits, mais bien évidemment de façon provisoire, donc, et dans l'intérêt de tous et du bien commun.
Plus de la moitié de la population mondiale fut confinée, contrôlée et maintenue par flash-infos ininterrompus, dans la peur et l'angoisse. Comme dans tout bon storytelling, en cette peur même, devait naître une attente, une espérance, orchestrée de toute part : celle Du "remède miracle". Les journaux en faisaient partout leur une, l'ensemble des médias ne parlait plus que de lui, ravivant d'autant mieux l'attente générale et la foi placée en lui.
Et, travaillant nuit et jour dans l'ombre et d'arrache pied, la bienfaitrice science libre et désintéressée nous l'apporterait enfin (!), juste avant Noël, laissant déjà entrevoir au bout du sombre et froid tunnel de la pandémie, la délivrance pour tous et le sublime happy end vaccinal.
Le parfait storytelling, à mesure que la parole se libère, et passant au cruel crible d'un réel de plus en difficile à cacher, n'est plus maintenant devenu qu'une chancelante, risible et pathétique tentative de sauver les meubles du beau récit originel.
Fervents religieux et portés disparus
Tout être, quel qu'il soit, peut selon les circonstances personnelles de chacun, se réveiller de ce cauchemar orwellien dans lequel nous avons tous été plongés.
Nous avons vu des personnes d'abord adhérer à ce récit sanitaire et vite céder à l'injonction vaccinale, sous l'effet de la sidération et de l'intimidation nous pressant de toute part d'y adhérer, dans certains cas aussi, que l'on peut parfaitement comprendre, pour des raisons de survie économique immédiate et par peur de la mise à l'écart sociale et familiale.
C'est d'abord par la chair qu'ils ont commencé de se réveiller, par leur propre chair, ou celle de proches, attaquée par les effets secondaires des doses à répétition.
Nous avons vu d'autres personnes dont l'adhésion fut immédiate, complète, religieuse. Après la première dose tant attendue de Pfizer, là, le champagne coulait à flot dans la famille et entre copains. Ils semblent encore aujourd'hui imperméables à tout fait, tout témoignage, qui révélerait ce titanesque flop vaccinal, apparaissant désormais au grand jour, dans un feu d'artifice d'absurdités surréalistes. Ils ne prêteront pas même attention aux dernières infos d'un David Pujadas ou d'un Martin Blachier, tournant leur veste en pleine débandade avant qu'il ne soit trop tard.
De marbre ils sont, de marbre ils restent. Un vaccin sûr et efficace. Un vaccin sûr et efficace. Un vaccin sûr et efficace. Le mantra du matin, du midi et du soir avant de se coucher.
Ils jouent trop gros pour renoncer à leur adhésion : une vision du monde dont le progrès technique allié au dynamisme entrepreneurial, serait à jamais le moteur salvateur, la solution à tous nos problèmes, le seul remède possible aux catastrophes écologiques et virales qu'il a lui-même engendrées.
Une certaine (haute) idée de leur appartenance sociale, du cadre matériel plutôt tranquille hein de leur vie, et des privilèges symboliques dont ils se sentent assez naturellement détenteurs, dans le fort sentiment d'appartenir à un milieu éclairé, éduqué, cosmopolite, ouvert sur le monde et guidé par les principes de la raison.
Leurs adhésions politiques enfin, déterminées par cette unique attente : que soit scellée la bonne perpétuation d'un ordre des choses qui leur va quand même plutôt bien, et qui se situent dans un périmètre partisan, cœur politique de la vaccinolâtrie, allant en gros d'Europe Ecologie les verts jusqu'à Valérie Pécresse, en passant par Anne Hidalgo, et culminant bien sûr sur le trône du roi des emmerdeurs de non-vaccinés.
Mais bon an mal an, ils finiraient bien par s'accommoder aussi de Zemmour ou de Le Pen si vraiment il le fallait, qui auraient de toutes autres priorités et obsessions que de bousculer le bon ordre vaccinal et plus globalement social.
En un sens, à peu prêt tout en eux était donc programmé et calibré depuis longtemps, pour que leur adhésion au storytelling sanitaire soit prévisible, entière et indéfectible.
Sur d'autres terrains politiques ou spirituels, on a été beaucoup plus interpellés, à moitié surpris seulement, mais entièrement consternés, soit par de franches adhésions, ou semi-adhésions au récit sanitaire, quand ce ne fut pas des états de quasi-évaporation.
La gauche radicale et communiste, pour l'essentiel du moins, n'a rien vu, n'a rien compris et s'est tue.
Sans nul doute, son silence fera date.
Pas que le sien d'ailleurs.
Elle semble avoir passé deux ans à discuter des perspectives militantes et intellectuelles de dépassement du capitalisme en vue du grand soir, sans apparemment n'avoir rien vu sous ses yeux de son furieux déchaînement et de sa grosse magouille sanitaire sur laquelle se jouait probablement sa survie et probablement l'entrée dans une nouvelle ère, d’autant plus redoutable que finale, de son déploiement.
Elle est apparue dépassée, éberluée face à des évènements historiques, dont ses catégories mentales et les limites de sa grille de lecture de la question sociale, ne lui ont manifestement pas permises d'entrevoir en ces événements l'amorce d'une conflagration intellectuelle, politique et métaphysique de portée apocalyptique, dans le sens proprement biblique du terme.
Inimaginable
Qui d'entre nous d'ailleurs en mesurerait pleinement l'ampleur, en toute évidence le sens et les conséquences, et serait dès à présent à même d'en tirer toutes les claires conclusions en termes d'action personnelle et collective ?
Pour ainsi dire personne.
Notre raison trop assurée vacille face à ce qui se joue et devant ce qui se profile; elle se cabre encore, mais ne résistera pas bien longtemps à la puissance du cataclysme.
Nous vivons un hiatus complet entre l’irruption soudaine d’un événement historique exceptionnel et notre configuration psychique et spirituelle inapte à en appréhender et concevoir la portée.
Nous sommes sidérés.
Un ordre de basculement de cette échelle est d'autant plus inimaginable pour nos esprits occidentaux, figés depuis si longtemps dans un matérialisme des moyens, qu'il soit libéral ou communiste, anesthésiant en nous toute sensibilité, toute idée même des fins dernières, toute représentation possible d'un réel eschatologique.
Günther Anders l'avait dit dans le contexte de la guerre froide et du péril atomique : toute figuration d'une inéluctable fin du monde s'est évaporée de nos consciences, à commencer par les consciences chrétiennes. Et il voyait dans ce hiatus la cause de l’insouciance tranquille et de l’aveuglement radical au risque d’anéantissement immédiat, ainsi rendu inconcevable aux yeux embrumés du plus grand nombre.
Le récent film Don’t look up traduit bien cet esprit du temps, accueillant la perspective de la catastrophe finale (ici en une comète de 10 km de long qui va inéluctablement frapper la terre dans quelques mois), dans la dérision générale, adressée aux deux jeunes chercheurs et découvreurs de la dite comète, désespérément seuls face aux ricanements en lesquels s’enveloppe la folie collective du déni de la fin et de la mort.
Et l'on comprend d'autant mieux aujourd'hui les alertes de l’anthropologue chrétien René Girard, nous appelant à ne pas laisser aux sectes fondamentalistes l'interprétation des signes des temps.
Dans un horizon existentiel et intellectuel devenu purement immanent, toute crainte d'un Jugement dernier, comme toute espérance de l'avènement définitif du royaume de Dieu, ont déserté les esprits, dont l’idée même ne laisse plus place qu’au rire condescendant au coin de la lèvre.
Notre univers mental est devenu imperméable à toute idée d'un Bien absolu ou d'un Mal radical, concrètement visibles dans l'ici et maintenant de l'histoire.
"Bondieuseries et foutaises moyenâgeuses".
Alors, tous en cœur, et c'est fort compréhensible de ce point de vue, nous protégeant de ces dimensions vertigineuses qui échappent aux étroitesses de notre raison humano-centrée, nous raidissant quand des petites voix s'en font l'écho, nous nous mettons tous d'accord pour renvoyer le prêcheur d'apocalypse à sa folie.
Le cercle de la raison et ceux qui délirent
Dans le concret covidiste du temps présent, nous le désignons sous l'infamante étiquette de complotiste.
Une catégorie totalement homogène et prévisible comme le sont toutes les catégories fictives, qui par définition ne s'embarrassent pas des subtilités, tensions, nuances et paradoxes qui font le réel vivant.
Le brandissement automatique de la figure-bloc repoussoir Du complotiste, toujours désigné du doigt, jamais concrètement approché, n'a dans le fond qu'une seule véritable fonction pour la psychologie collective : pouvoir jeter l'opprobre sur celui ou celle qui, par ce qu'il tente, tant bien que mal, de mettre à jour, constitue une menace vitale pour la sécurité de notre vision du monde, qui en effet en serait ébranlée si nous l'entendions.
Complotiste est l'armure de plomb levée face à tout ce qu'il ne faut pas, qu'on ne veut pas, qu'on ne peut pas entendre, car c'est trop.
Rien d'autre.
Notre déni forcené d'un réel infiniment trop déroutant par les frémissements eschatologiques qu'il exhale, mais beaucoup plus prosaïquement d'abord sanitaire, nous commande donc d'être tous et sans l'ombre d'un doute unis en cette indiscutable prémisse :
Le complotiste délire.
Sa psychiatrisation jusqu'à l'outrance nous délivre momentanément de l'idée même de notre propre déni maladif.
Complotiste. Extraordinaire puissance révélatrice d’un seul mot, par la signification de son usage matraquant et par sa fonction même de couvercle de plomb posé sur ce qui ne doit en aucun cas être révélé.
Briser l'armure fictive Du complotiste pour entrer dans le concret humain de ce qu'il désigne afin de ne pas être vu et entendu, reviendrait à voir et à entendre cette multitude de voix et de visages venant principalement depuis les bas-fonds du royaume de ceux qui ne sont rien et qui ont la prétention de venir taper du poing sur ce lourd couvercle de nos évidentes certitudes.
De nous réveiller tous en même temps que de se libérer du joug de l’ignorance qu’on leur fait porter pour ne pas avoir à voir la nôtre.
Y a-t-il plus clair à cette aune, que cette parole évangélique bien connue ; «Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Luc 10, 21-24)
Ces bas-fonds sont l'imparfaite préfiguration terrestre du royaume de Dieu, qui selon la théologie chrétienne est essentiellement un royaume de pauvres, entendu dans le sens autant matériel que symbolique.
Ceux qu’on prend de haut, y compris quand on se pense investi de la mission politique ou spirituelle d’être naturellement leurs porte-voix. Ceux dont on parle tout le temps en s’en croyant être leurs représentants, mais face auxquels on se cabre de mépris quand leur parole à eux se délie et nous bouscule trop dangereusement.
Depuis deux ans (oh, tellement plus!), ces foules définies comme "sous-éduquées" par notre bonne conscience de droite ou de gauche, ont perçu instinctivement et souvent de façon très bien informée, l'écrasante réalité d'un mensonge et d'un crime sans doute inédit dans toute l'histoire humaine, en même temps que l'ancrage métaphysique de cette violence vaccinale sous masque sanitaire.
S'y côtoient des prophètes avec parfois un seul CAP coiffure ou cuisine à faire valoir socialement, des êtres qui ont largué les amarres d'avec les rivages du mensonge institutionnel depuis bien longtemps, en quête avide de vérité, ardents contributeurs d'une intelligence collective souvent d'une rare richesse.
Leur soif spirituelle de fraternité et d'entraide grandit à mesure que la chape de plomb s'épaissit. Leur élan de résistance politique est très souvent arrimé à une foi religieuse vibrante et porteuse d'une conscience aiguë des dimensions eschatologiques révélées en cette séquence covid.
C'est un fait : ces voix et ce savoir populaire, quand on a des oreilles, on les entend tellement plus aux arrêts de bus, dans la queue du Franprix, à la médiathèque, au collège, aux alentours de la mosquée, à la brocante dominicale des quartiers populaires de banlieue, ou près des ronds points, des chemins agricoles et sous le porche de l'église villageoise de la France périphérique des gilets jaunes, plutôt qu'aux abords des librairies de gauche du 11ème où on se donne rendez-vous entre lecteurs de Foucault, Bourdieu et Judith Butler.
Encore moins depuis les plateaux de cnews où défilent désormais les ribambelles d'insupportables pipelettes de la droite catho-conservatrice décomplexée, qui s'imaginent sans rire en porte parole des préoccupations du peuple dont elles sont à dix mille lieues.
Entendre ces voix, n'y songeons pas. Fermons vite toute fenêtre sur le monde incarné et retournons tous d'urgence sous notre bulle protectrice.
On est complotiste ou on ne l'est pas, point barre.
Du grain à moudre pour l’ordre des grands sourds
Aucune "idéalisation du peuple" ici.
Bien sûr que ce bouillonnement d'échanges, de questions, de réflexions, d'informations que ces infréquentables gueux veulent mettre au grand jour sous les crachats des sachants, est évidemment toujours menacé des risques de raccourcis interprétatifs, d'errements et d'instrumentalisations politiques. Comment pourrait-il en être autrement ?
Dans notre monde en éruption, où la plupart de nos repères existentiels et intellectuels vont voler en éclat en même temps que nos biens rassurantes classifications politiques, il faudrait vraiment être spirituellement translucide comme les anges, pour ne se croire nullement exposé au moindre piège, à la moindre confusion ou fausse piste possible, qu'induisent forcément les reconfigurations historiques d'une telle intensité sismique.
Quand les vautours d'extrême droite rôdent au dessus de ces foules de chercheurs de vérité, abandonnés par l'Eglise et par la gauche communiste, le risque est toujours là, de voir tel ou tel esprit plus malléable s'encarter auprès du premier opportuniste, dont il ne soupçonne pas encore qu'une fois au pouvoir, il n'attendra pas trois jours pour faire allégeance auprès des maîtres du capitalisme pharmaceutique et des technocrates de la dislocation sociale.
Entendre Ivan Rioufol dire une vérité sur la politique sanitaire et entendre l'avant-veille la même ordure en appelant au meurtre des migrants est indiscutablement un facteur de confusion mentale.
Les donneurs de leçon de patriotisme, drapeaux vengeurs en étendards, sont toujours les mêmes qui jouent verbeusement de la souveraineté populaire, de l’identité nationale et ici de l’anti-propagande sanitaire, pour mieux piétiner le moment venu les classes et la nation populaire, une fois qu’ils se seront servis d’elles, pour à nouveau jouer leur rôle de classe historiquement bien connu de dernière bouée de sauvetage du capitalisme mondial, cachant la menace vitale qu’il constitue pour l’humanité entière et l’ensemble de la vie sur terre, en agitant l’épouvantail de l’immigré, désigné coupable de tous nos maux.
On les connaît par cœur, depuis nos tripes et les souvenirs indélébiles de notre histoire familiale, à la fois fièrement française et au-delà de la France, laquelle filiation ayant grandement contribuée d’ailleurs aussi, à ce que l’on perçoive instinctivement de quel sombre horizon politique était le nom de cette «crise sanitaire ».
La dissonance cognitive est organisée médiatiquement, dirait, à fort juste titre, le dit complotiste plus affermi.
Le risque est parfaitement identique chez le jeune musulman, qui dans le foisonnement de ses questions critiques entremêlées à sa foi fervente, se laisserait tenté par un chef charismatique, l'appelant à parachever sa sensibilité radicale sur les sentiers mortifères du Jihad.
Risques d'errements et de chutes, possibles ou parfois bien réelles, pouvant toucher tous ces êtres en résistance à la dictature pseudo-sanitaire : voilà autant de grain à moudre pour l'ordre des grands sourds.
Leur sport favori : la quête du dérapage et de l'allié suspect.
Un connard isolé profère un propos antisémite dans un cortège des gilets jaunes : les gilets jaunes sont antisémites. 3 membres des zouaves déploient une banderole contre le passe sanitaire : les anti-passe sont des fachos. La preuve en image. Un certain nombre de réseaux trumpiens agissent, en effet, au sein de la mouvance dite "anti-vax" : le refus personnel et politique des injections de Pfizer est une position de droite conservatrice.
Indécrottable bêtise.
Si par mimétisme l'on devait se situer sur ce piteux terrain des mauvaises fréquentations du "camp d'en face", (usant à notre tour des conneries du genre : t'es pour le vaccin donc t'es macronien), on inviterait tous les religieux du progrès vaccinal, notamment chrétiens et communistes, à jeter un petit coup d'oeil sur la liste sinistre de ce qu'il faudrait donc désormais appeler "leurs nouveaux copains", et on leur proposerait à notre tour de foutre deux minutes le nez sur la merde des 2/3 dérapages orduriers commis par celles ou ceux-ci depuis deux ans.
Réhaussons le niveau de jeu sur ce terrain : ils ont Nadal. On a Djoko. 1 partout.
Foncer sur le premier "dérapage antivax", réel ou supposé, à vite relayer sur twitter, ça on adore.
Toute comme on adore imaginer une gigantesque et toute-puissante machinerie de "propagande anti-vax", se déchaînant sur les réseaux sociaux, qui ferait presque passer pour une pauvre petite agnelle impuissante la mère de toutes les propagandes, ici sanitaire, qui elle, est bel et bien tenue entre les mains de fer du pouvoir, de ses rouages de désinformation aussi bien structurés que largement financés, de ses médias aux ordres et de ses petits valets de service relayant la parole officielle.
Le coup des «insupportables affirmations péremptoires » des redoutables docteurs Fouché, Henrion-Caude, Raoult et autres Perronne, contrastant tant avec l’humble savoir médical exposé en toute humilité par de tout petits médecins riquiquis sans pouvoir aucun, sur de tout petits plateaux télé sans prétention aucune, petites voix feutrées d’une microscopique industrie pharmaceutique qu’aimerait tant elle aussi avoir droit à sa petite part au chapitre médiatique, est quand même une tuerie drolatique de très très très haut vol.
Cette machinerie de pouvoir donc oui, fait bloc, a tous les moyens pour faire bloc, elle, pour asséner l'unique propagande sanitaire et pour se déchaîner en roue libre contre la figure honnie et savamment construite Du complotiste.
Et tout le monde sait bien que ces médias dégueulasses, qui ont perdu la confiance du plus grand nombre depuis un bail, n'existeraient plus depuis longtemps (pour notre joie), s'ils n'étaient massivement subventionnés par l'Etat, par la fondation Bill Gates et autres grands industriels de la manipulation mensongère.
Par contre, lever le voile Du complotiste, et voir le visage concret de l'éducateur sportif à Bondy, de l'herboriste néo-rurale dans les Cévennes, du jeune agriculteur dans le Maine et Loire ou de Brigitte coiffeuse à Aix, qui refusent de plier sous l'unique propagande ambiante, là on voudrait quand même pas non plus trop se salir au contact des incultes qui fréquentent pas beaucoup les universités (comme dirait l'immense phénoménologiste Christine Ockrent).
On a Laurent Joffrin, on a les décodeurs du Monde et on a les jeunes vérificateurs de faits de Libé à la barbe de trois jours, pour nous convaincre à coups de marteaux plus ou moins cool, qu'est donc complotiste celui qui refuse d'adhérer à cette fiction sanitaire.
De lui ne peut émaner que du gros Fake vulgaire, nous avertissent les juges du Vrai et du Faux avec leurs airs faussement détachés. Ils font semblant de n’avoir pas encore repéré le rythme saisonnier de ces Fake depuis le début de l'ère covidiste :
Fake complotiste en hiver.
Fake complotiste s'appuyant sournoisement sur une parcelle de vérité au printemps.
On ne sait pas trop pour cette info, on manque de recul et d'études indépendantes en été.
Cruelle vérité enfin admise par presque tous à l'automne.
Convergence bolcho-catho. Enfin !
(Oups. Y’a juste eu un gros bug sur le lieu du rencard)
Quoiqu'on ait par ailleurs sur bien des points de la sympathie intellectuelle à son égard, disons le : on a parfois aussi les billets de Frédéric Lordon, riant avec brio de la panique anti-complotiste des médias mainstream, mais, in fine, et tout comme eux, se bouchant les oreilles au sujet de la figure sacré Du complotiste, implacablement ramené à sa condition fondamentale de sujet capitaliste enchaîné à ses seules émotions, son attrait pour le sensationnel et ses fantasmes irrationnels.
Non plus donc en mode mainstream La macronie parle aux français, mais cette fois-ci avec toutes les finesses de l'intelligence critique, censées ici rendre beaucoup plus subtile et crédible auprès du militant révolutionnaire, l’indéboulonnable fiction Du complotiste.
Jamais attaquée pour elle-même, elle s'en trouvera à nouveau pleinement préservée, avec les décodeurs du Monde, dans sa fonction langagière de déni unanime, mais cette fois revêtue d'un vêtement de gauche communiste.
Donc ça va.
Quelques soient leurs filiations politiques ou spirituelles, tous les abonnés au cercle de la raison autoproclamée, sont unanimes et soudés en ce point : refuser l’évidence du paradigme institutionnel de la crise sanitaire, ne peut donc relever, sinon d'un profil psychiatrique de fou délirant, du moins d’esprits tordus et affabulateurs.
Avec le style inimitable de tous les petits Bernanos en plastique, Patrice de Plunkett opterait plutôt pour les termes d'imbéciles et de cinglés.
Les procès en imbécilité, ça a l'avantage de ne jamais manger trop de pain quand ils sont prononcés depuis le bon côté de l'unanimisme pro-vaccinal de la cathosphère à papa et quand ils garantissent notre capital respectabilité en son sein.
Petits et grands roitelets de la cathosphère seront beaucoup moins prompts à interroger le lien souterrain entre ces deux formes d'abus de pouvoir en Église : d'une part les abus sexuels sur les enfants, dont des prêtres gourous justifiaient théologiquement la légitimité, moins sous le regard de l'Esprit Saint, que par le sentiment de toute-puissance que leur procurait leur aura spirituelle; et d'autre part le zèle du Vatican et de nombreuses communautés chrétiennes en faveur de l’expérimentation vaccinale sur les enfants, promue par exemple par la communauté Sant'Egidio en des journées portes ouvertes dédiées à cet effet sous le beau slogan : "je me vaccine parce que je vous aime" !
Ils ne se presseront pas non plus pour interroger les liens entre ce lamentable positionnement pro-vax des médias cathos et des financements pas très jojos, mais se précipiteront plutôt pour relayer la réponse du site Aleteia à ces « rumeurs », en forme de démenti tellement convenu au vilain « fake complotiste ».
Il va de soi que Google finance un consortium de médias catholiques par pure philanthropie, dans le plus complet désintéressement, et sans la moindre influence sur leur ligne éditoriale «libre et indépendante » bien connue de longue date, et si caractéristique de ces inlassables producteurs de bons sentiments au service de la mollesse d’esprit en milieu catho.
"Vaccinez-vous pour Jésus", demande l'archevêque de Canterbury. "Se faire vacciner est un acte d'amour", dit l’héritier de Pierre.
Mais enfin, faut-il être à ce point embourbé dans la plus épaisse papolatrie et avoir renoncé à toute liberté de conscience chrétienne, inscrite dans la tradition même de notre Eglise, pour acquiescer en bon paroissien-soldat, ou à nouveau faire taire notre instinct évangélique consterné, mis sous le boisseau devant un tel naufrage catholique ?
Recevoir avec gratitude l'amour de Dieu, comme don entièrement gratuit, désintéressé, inconditionnel, léger comme l'enfance, plus libre que l'air le plus pur, offert à tous, en les doses arn expérimentales de big pharma, produites dans la trouble urgence d'une mobilisation techno-industrielle mondiale de type militaire, quasi imposées de force à l'humanité entière, sous la pression étouffante des coups de boutoirs médiatiques et la menace politique de l'opprobre, de l'emmerdement et de la mise à l'écart sociale en cas de refus.
Et s'agenouiller tête baissée devant le pape et dire Amen ?
Qu'ajouter ?
Suffisance gauchiste
Main dans la main avec le pape, la gauche communiste demeure une adepte de la religion du progrès médical et de la mystique du salut vaccinal.
Quand elle esquisse un début d'auto-critique, son "réveil" critique surinvestit la question du passe vaccinal, sincèrement sans doute, mais tout autant afin de mieux éluder la question du "vaccin" en tant que tel, intouchable dans sa fonction symbolique et dans l'aura techno-religieuse entourant cet objet sacré.
Comme à peu près tous, la gauche communiste participe de cette danse de la pluie, qui remet notre espérance, notre santé, notre liberté et notre avenir entre les mains de la sainte piquouze.
Etre suffisamment au clair avec moi-même, viscéralement et depuis toujours, concernant tout ce qui touche de près ou de loin à l’extrême-droite, ne m'empêche pas de déplorer par ailleurs une forme tenace de suffisance gauchiste.
Mais là, François Bégaudeau à qui on ne l’a fait pas, dirait tout de suite : Ni de droite ni de gauche ? On reconnaît bien là à plein nez la vieille petite musique de l’extrême-droite masquée. Les subterfuges de la pureté militante immaculée.
Expression de cette suffisance, prenez le texte de Serge Quadruppani et Jérôme Floch.
Nos auteurs partent de ce constat historique : des complots, bien sûr, il y en a toujours eu. Rien de nouveau sous le soleil. Ils font partie intégrante du machiavélisme de tous les pouvoirs.
Le problème n'est pas en cette plate évidence, nous disent-ils.
Mais de là, tout le reste de leur texte sera structuré en l'établissement d'une ligne de démarcation infranchissable et aux clairs contours, séparant donc un bon complotisme, propre, rationnel, de gauche, d'un complotisme où on ne saurait mettre le nez, irrationnel, délirant, aux relents idéologiques nauséabonds.
Se vivre en toute circonstance et en toute évidence en membre d'un camp idéologique aux intentions, aux combats tous pures par essence, auquel on opposerait un camp repoussoir d'en face consistant sans ambiguïté en le symétrique contraire : un ramassis de tordus, de cinglés et de fachos.
Et contester ce schéma limpide serait s'engager dans les sentiers périlleux et boueux du confusionnisme.
Pas de place pour le paradoxe, pour la prise en compte des représentations du monde parfois contradictoires qui nous habitent et possiblement changeantes en chaque être : un facho est un facho. En bloc. De la tête jusqu'aux pieds. Et notre pureté militante ne saurait donc s'en approcher, nous qui n'avons rien à apprendre d'autre que de nous même.
Quelle tristesse de vue. Quelle étroitesse. Quelle suffisance.
En substance : bon, d'accord, dans cette longue séquence covid, la gauche radicale a été débordée, on a été fautifs, on s’est tu pendant des mois, on n’a pas compris grand-chose dans un premier temps, mais maintenant qu’on se réveille enfin, nous, garants de la vraie doxa, allons vous expliquer où il s’agit de mettre le curseur; à quel niveau les vrais discernements intellectuels et politiques doivent être opérés ; où et qui sont les faux amis égarés dans leurs lubies suspectes, avec lesquels ne sauraient se confondre les vrais détenteurs du savoir révolutionnaire et uniques praticiens de l’émancipation ; à quoi ressemble l’authentique subversion éclairée, qui ne tombe pas dans l’émotion et les pièges tendus, et dans quelles eaux troubles pataugent quant à eux les faux rebelles compulsifs qui évidemment pour leur part, et pas la nôtre jamais jamais, sont les complices objectifs du pouvoir avec lequel ils partagent les mêmes prémisses paranoïaques; où est la bonne compréhension des complots du pouvoir capitaliste, rationnellement explicables par des esprits ancrés dans la réalité des rapports sociaux, et où sont à contrario les complotures grossières des farfelus illuminés, qui nourrissent des doutes concernant la technologie du vaccin arn messager ou qui se demandent si derrière cette histoire covidiste ne se cacherait pas une sale affaire d’eugénisme à grande échelle.
Puis, voilà nos deux auteurs qui croient recourir à l’arme fatale du concret humain dont eux se réclameraient, pour clouer le bec du complotiste fumeux, quant à lui perché sur son « olympe conceptuel » : que valent, hein, ses ergotages sur l’artificialisation du système immunitaire et ses élucubrations sur les risques d'altération du génome humain via le vaccin arn, quand de leur côté des soignants ont (bien effectivement !!) vécus dans leur chair et dans les larmes le drame humain de ces personnes âgées, emportées par le covid, reclus en Ephad, séparés de leurs proches au moment de la mort ?
Lamentable façon de piétiner des questions parfaitement justifiées scientifiquement, en feignant de leur opposer le vécu tragique du personnel soignant face aux plus vulnérables malades du covid.
Nos auteurs se gardent bien ici d’interroger les points de vue de si nombreux médecins ou infirmières, qui ont vécus de près les mêmes drames humains liés au covid, et qui précisément ont pressenti avec horreur en eux l’expression d’un abandon délibéré, voir d'un eugénisme politique qui ne veut pas dire son nom.
Qu'ils aillent voir si c'est depuis leur olympe conceptuel ou dans le concret de leur pratique médical et scientifique, que des médecins procèdent systématiquement à des analyses sanguines post-injections, révélant l'étendue du désastre sanitaire à venir.
Mais nos tenants hégéliens-marxistes d'un complotisme subtil, cohérent et intelligent, tiennent à se distinguer en tout point de l'autre complotisme, du côté où ça sent pas bon donc, fourre tout baroque où ne se côtoieraient que droitards, esprits perdus et affabulateurs new age en tout genre.
Nos auteurs s'acharnent en chaque paragraphe à bien s'en différencier, tout en ayant pourtant subrepticement intériorisés sans se l'avouer un certain nombre des perspectives critiques de ceux qui sentent pas bon, mais dont il s'agit de se persuader à chaque ligne qu'elles ont émergées depuis le camp pure de l'anticapitalisme de gauche, et surtout pas sous quelque laide et nauséabonde influence d'adeptes du yoga en Ardèche ou d'admirateurs marseillais du professeur Raoult.
Est-ce à ce point honteux et inavouable d'affiner sa vision du monde, voir de la modifier profondément, du moins de l'enrichir, en se laissant parfois bousculer par des modes de pensées qui ne correspondent pas aux cadres habituels de nos références intellectuelles et politiques ?
Ainsi et par exemple, à un stade de leurs réflexions, ces mêmes auteurs estiment qu'une proposition communiste affranchie de son fond productiviste et scientiste, ne pourra pas faire l'impasse sur des auteurs tels qu'Illitch, Ellul, Charbonneau ou Castoriadis.
Prenons les deux premiers cités. « Sur le papier », ils entendent désormais se référer à ces auteurs, on ne peut que s'en réjouir, sans bien vouloir considérer vers quels gouffres vertigineux pour nos cadres de pensée habituels, y compris marxistes, nous ouvrent leurs pensées, et combien s’y réfèrent, même implicitement, bien des intuitions dites "irrationnelles" de certaines tendances "anti-vax", vouées donc dans le même temps aux gémonies nauséo-complotistes par Serge Quadruppani et Jérôme Floch.
Concernant le théologien Jacques Ellul, il critique l'univers technique sacralisé, en ce que son projet ultime est diabolique, procédant au sens propre du diable : prétendant se substituer à Dieu, le développement du monde Technique doit absolument conduire à la mort de Dieu, qui passe par la mort de l'homme en son suicide collectif. (Cf Théologie et technique; Pour une éthique de la non-puissance, Labor et Fides, 2014).
Pour exorciser cette monstruosité spirituelle à l’œuvre dans le concret politique, nommons le diable par son nom, nous dit Ellul.
Et il y a en effet chez ces infréquentables "complotistes cinglés", une conscience de ces perspectives terrifiantes sous-jacentes à la campagne mondiale de vaccination, comme antichambre de la mort de l'homme dans le transhumanisme, et des ramifications sataniques qui sous-tendent ce processus invisible.
Et pour Ivan Illich l’avènement d’une société conviviale passe par la réappropriation de ces vieux savoir-faire populaires dans le domaine du soin médical et du rapport au corps.
Recourir aussi aux plantes et à la force du toucher pour soigner et se soigner!
Pasteur au secours ! Marx à l'aide ! Où va le communisme ?
D'un côté donc, il va bien falloir intégrer la pensée anti-productiviste d'Illich disent Quadruppani et Floch, mais dix lignes plus bas ou plus haut, on continue de doucement rire au nez des foufous illuminés qui expérimentent les modes de stimulation naturelle du système immunitaire.
Cela me rappelle un texte assez récent de Frédéric Lordon, qui énumérait un certain nombre de propositions communistes fortes, convergeant en tout point avec l’anti-productivisme décroissant, avant de conclure en appelant fermement ses lecteurs à ne surtout pas tomber dans l’impasse de la décroissance !
Donc quoi ?
Dans la continuité de ses puissants travaux sur le monopole du mode de production industrielle, Illich aurait vu en cette campagne vaccinale, sensée donc vaincre un virus lui-même d'origine industrielle, l'implacable expression de cette Némésis médicale et plus globalement productiviste, attelée à la tâche épuisante et sans fin, de résoudre les problèmes sanitaires et écologiques que sa propre dynamique techno-industrielle engendre, par une réponse d'autant plus violemment hyper-industrielle, entraînant en cascade des effets contre-productifs imprévus, et à leur suite une démultiplication de nouvelles catastrophes globales, auxquelles elle se proposerait donc à nouveau d'apporter en son expertise aiguë, les réponses qui conviennent, dans sa merveilleuse dynamique de chute vers le néant.
Tant qu'on ne sortira pas bibliquement (Exode) de cette spirale proprement infernale, au point de bascule et d'accélération qu'elle a atteint, précisément celui où le monde entier se trouve depuis deux ans, on ne voit pas vers quelle autre pente que celle du transhumanisme, sa logique absurde et mortifère ne peut que conduire : une incontournable reconfiguration technologique de la substance humaine, reformatée pour incessamment s'adapter et survivre à l'enchaînement global de ses propres catastrophes, sous le contrôle bio-politique d'instances jugeant de qui serait ou ne serait pas apte, utile et digne de ce projet de désincarnation transhumaniste high-tech.
Là, maintenant, l'industrie pharmaceutique et la technocratie médicale s'activent d'ores et déjà tout azimut à ouvrir un large nouveau marché, qui répondra vite à une nouvelle demande à très haut potentiel lucratif, générée par les effets secondaires de leurs expérimentations vaccinales, dès à présent innombrables et multiformes dans leurs expressions physiologiques, et à plus ou moins long terme génératrices de nouvelles maladies, handicaps physiques et psychiques, dérèglements corporels et mutations en tout genre, jusque là inconnus, auxquels il faudra donc bien apporter une réponse technique. Vaccinale notamment.
Prêtes à relever le défi de la santé pour tous, en partenariat avec les pôles de recherche scientifique les plus innovants et sous l'égide stratégique des Gafam, une multitude de nouvelles start-up dynamiques et toujours plus compétitives, affranchies des codes du travail, exemptées d'impôts et de charges sociales par les Etats afin d'alléger leur lourd fardeau dans cette urgente course contre la montre sanitaire, inonderont bientôt ce florissant marché de la santé, et à peu près tous les secteurs de spécialités médicales pourront ainsi pleinement profiter de leur large gamme d'arsenaux chimiques nouvelle génération, d’injections à nanoparticules bio-numériques et autres technologies médicales toujours plus à la pointe du progrès.
Rô, fort prometteur Norbert, vous ne trouvez pas ?
Serge Lellouche